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00:00Le double album Peines de Maures/Arc-en-ciel pour Daltoniens sort en octobre 2005, après trois ans d’absence pour La Caution. C’est pourtant fin 2004 que La Caution réapparaitra sur le devant de la scène, du côté d’Hollywood plus précisément, avec l’inédit « Thé à la Menthe » choisi par Steven Soderbergh pour illustrer la fameuse scène des lasers d’Ocean’s Twelve et sa pléthore de stars !
Après ce fait majeur dans la carrière de La Caution, inédit pour un groupe (de rap) français, Hi-Tekk et Nikkfurie se fixeront le défi de sortir un double album, leur second à titre personnel, qui se révélera être leur masterpiece, avec plus de trente morceaux plébiscités, sur CD ou lors des différents concerts de la tournée, par un public de plus en plus large et nombreux.
Dans l’rap j’fais partie des nobles meubles. Noisy-le-sec est mon humble demeure.
J’ai cédé au rap une grande partie de mes nuits. Tu nuis en grande partie au rap par tes cds.
Je te hais plus que tu ne t’aimes ! Je m’aime beaucoup plus que tu me hais !
Peines de Maures… Le titre est sans équivoque et synonyme d’un contenu assurément introspectif où les deux frères décrivent, tantôt de manière crue et de manière ironique « Thé à la menthe » et autres « Chômage, voitures, nuits blanches », tantôt de manière élargie et profonde (« Peines de Maures »…), leur rapport avec cette société. Cet opus reflète toute la spontanéité artistique de La Caution, les flows sont multiples et les productions oscillent entre la profondeur d’un « Monde libre », d’un « Bancs de Poisons » et l’énergie « dancefloor » des hits « Pilotes automatiques », « Ligne de Mire » et « Boîte de Macs » avec China… Arc-en-ciel pour Daltoniens…L’image est forte et caractérise l’aspect multi-lectures, voire multi-interprétations des morceaux de La Caution. Les deux MC’s se plaisent à dire qu’ « Arc-en-ciel pour Daltoniens » est en quelque sorte une métaphore artistique de « Peines de Maures », la méthode est la même mais la largeur du champ artistique s’étoffe.
« Comme un Sampler » et « Dernier Train » sont de véritables « blockbusters électro », « Livre de vie » et « Antimuse » sont agrémentés de sonorités rock se mariant parfaitement avec la griffe de Nikkfurie qui explore également un côté pop dopée à l’ironie (« Faut-il ? » ) où matérialisant un panorama sombre des rapports humains sur « Personne Fusible » avec Mai Lan, et, quand « Code Barre » vient rendre hommage à Run DMC avec son énormissime rythmique, on se dit que la boucle est bouclée avant de tomber sur l’ovni mélodique qu’est « Poltergheist » ! Ces influences musicales diverses procurent à La Caution une manière de régénérer son Hip-Hop, au point de tirer toute la richesse de sa spontanéité et les fruits de son inventivité. Ce double album montrera, à coup sûr, encore une fois que La Caution représente, de par la maturité et « l’identité » de sa musique, un des groupes les plus intéressants de la scène française actuelle, toutes musiques confondues.